andata.ritorno  laboratoire d'art contemporain 

 

Vanessa Riera
WASTE

Vernissage jeudi 16 février 2023 dès 18h 

Finissage samedi 4 mars 2023 dès 17h

Présence de l'artiste les samedis

Exposition du 16 février au 4 mars 2023
du mercredi au samedi de 14h à 18h ou sur rendez-vous (+41 78 882 84 39)

 


 

De la mitraille au fond de nos blue jeans

À propos de WASTE de Vanessa Riera

Il est une chute d’eau que Marcel Duchamp a photographiée dans l’après-guerre entre Chexbres et Puidoux et qui constitue un élément premier de l’oeuvre « Etant-donné » travaillée par Duchamp entre 1946 et 1966, qui ne devait être visible qu’après sa mort, selon son souhait, oeuvre indéplaçable qui se trouve jusqu’à la nuit des temps (si les temps devaient avoir une nuit) au Musée de Philadelphie. Il s’agit donc d’Etant-donné 1) La chute d’eau 2) Le bec de Gaz. L’exposition WASTE de Vanessa Riera est une métaphore d’une chute d’eau, ou plutôt d’une cascade. Cascade d’un objet d’habillement, hérité de la vestimentarité du cow-boy, objet de parure, si le terme est peu précis, à savoir d’une étoffe qui a fini par envahir l’univers entier de par sa commodité.

Le blue jeans est peut-être à l’époque moderne comme une convention de prêt-à-porter, saillant tout aussi bien les jambes de l’homme d’affaires aux loisirs, que la décontraction plus ou moins feinte de la Star cool. Le fait est que cette étoffe, signe de liberté assumée, nécessite dans sa fabrication un véritable gaspillage, puisque, force s’en faut, la production d’un jeans ne nécessite pas moins de 11’000 litres d’eau. La cascade bleutée et délavée de Vanessa Riera est donc là, plantée comme une chute qui n’est pas de Niagara, mais d’une économie industrielle aux antipodes de l’écologie. Le jeans, enmmariné de délavures cache une terrible pollution derrière ses apparences chromatiques teintées de célestitude.

J’ai exposé en 2008 l’artiste albanais Bujar Marika dont la prestation entière nous avertissait du gâchis de la nécessité de l’eau dont nous faisons tous, en le sachant ou non, une consommation alarmante. Bujar Marika avait titré avec justesse son exposition Les larmes de la Banquise.

L’installation En cascade de Vanessa Riera est un autre signe d’alarme sur cette consommation aberrante du sujet aquatique. Ici, les larmes ont pris le format plus que de larmes de crocodiles.

L’artiste nous montre des lambeaux étoffés sur un mur pour nous faire peut-être prendre conscience, un peu, de la perte quotidienne et répétée d’une consumérisation qui nous mène droit dans le mur, c’est le cas de le dire. Perte d’un élément essentiel à la vie-même. « Mehr Licht » disait Goethe. « Mehr Licht » sur la vastitude d’un naufrage écologique certain. Nous dirons donc à ce moment, plus de conscience, plus de transparente conscience à consommer dans le prêt-à-porter ce qui nous rappelle dans ses apparats, le bleu du ciel, mais la bleuïtude pourrait s’apparenter à un désastre à ne plus savoir comment respirer. Alors que cette étoffe est signe de liberté de pensée.

Joseph Charles Farine, 08.02.2023

 

Revue de presse 

"L'image du jour : En cascade de Vanessa Riera", Le chat perché, 27.02.2023

Vanessa Riera, En cascade, 2023 © Carla da Silva 

 Vanessa Riera, Documentation Habiter, 2023 © Carla da Silva

Vanessa Riera, Habiter, 2022 © Carla da Silva  

 Vanessa Riera, Home Sweet Home, 2023 © Carla da Silva

 

Avec le soutien du Département de la culture de la Ville de Genève

 

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