A line is a crack n°3

 

Ariane Courvoisier

 

« Carnets de fatigue »

 

L’index et le pouce, collés contre le majeur, enserrent le feutre. Même l’annulaire, de sa force délicate, vient se joindre pour former cette main ferme, protectrice et téméraire, qui fait plonger la pointe sur le papier.

 

La douceur du galbe de la main et la fermeté de la prise forment comme une coque protectrice pour la ligne à naître et laissent une trace paradoxale: lorsque le feutre touche la surface, il marque tout d’abord le présent, le hic et nunc, ensuite seulement le début, l’origine, l’inchoatif, la source du trait, à main levée ou appuyée.

 

Une tension immanente est palpable dans cette marque primitive. Sa force de présence traverse le papier, se transforme en trace, devient pro-jet, au sens littéral du mot.

 

Le trait projeté – vers quoi ? vers quel horizon ?

 

A la détermination initiale de la ligne semble répondre l’aléatoire de son parcours et la nécessité de son achèvement. Et la tension entre les lignes se fait sentir comme perçue par un potentiomètre intérieur.

 

D’où vient cette émotion qui surgit face à la polyphonie visuelle qui se fait entendre dans cette quête d’équilibre entre dissonance et accord, entre distance et proximité, parallélisme et croisement, rencontre et cheminement, conflit et apaisement ?

 

 

janvier 2010

Bruno Rudolf von Rohr

 

 

vue de l'exposition, andata.ritorno, 2010

 

 

vue de l'exposition, andata.ritorno, 2010

 

 

vue de l'exposition, andata.ritorno, 2010

 

 

vue de l'exposition, andata.ritorno, 2010

 

 

vue de l'exposition, détail, andata.ritorno, 2010


 

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