Carmen Perrin

andata . ritorno laboratoire d'art contemporain

Carmen Perrin

«La maison est au fond du jardin»

Installation, (bambou, aluminium, plexi, dispersion), andata . ritorno , Genève, 1983

photo Carmen Perrin

J'ai toujours pensé qu'un engagement artistique se mesurait à un pouvoir d'acharnement. Cette qualité de ténacité se rencontre aussi bien chez l'artiste que chez l'amateur d'art, le critique, le directeur de galerie ou le collectionneur (le vrai, celui qui conçoit la collection autrement qu'une pratique raffinée de la décoration prenant fin le jour où ses murs sont recouverts).

L'obsession de la création, je la connais chez Carmen depuis toujours. Je sais qu'elle l'habite, littéralement, qu'elle représente un peu le moteur invisible de ses pièces.

Pour mémoire, je rappellerai que Carmen fut la première artiste genevoise à qui je consacrai une exposition personnelle lorsqu'en 1983 je repris seul la direction d'ANDATA/RITORNO. Notre collaboration, depuis ce jour, ne s'est jamais démentie.

Je lisais aujourd'hui Apollinaire en pensant à son travail: « il faut que je lui fasse une statue, dit l'oiseau du Bénin. C'est ça, dit Tristouse, il lui faut élever une statue... Une statue en quoi? Demanda Tristouse. En marbre? En bronze? -Non, c'est trop vieux, répondit l'oiseau du Bénin, il faut que je lui sculpte une profonde statue en rien, comme la poésie et comme la gloire. Bravo, bravo! dit Tristouse en battant des mains, une statue en rien, en vide, c'est magnifique.. . »

joseph farine

11 avril 1986

Carmen Perrin

« Halle sud et Andata . Ritorno, Genève, 1986 »