celui qui(Etant donné l'éclairage de Bill Culbert et la bouche torrentielle d'Arthur Rimbaud)

Call me Arturo !

A propose de l'héritage du cataclysme solaire rimbaldien

"C'est aussi simple qu'une phrase musicale!"

A. Rimbaud

(Guerre)

 

la notion d'une vitesse supérieure de la lucidité survoltée à acquérir dans les domaines aussi bien politique, économique, philosophique qu'artistique et culturel. Travaillant et vivant à l'aube de la société industrielle, la suprême énergie libératrice de Rimbaud continue de fonctionner comme un paramètre essentiel pour continuer de penser le monde. Le nomadisme irrépressible de Rimbaud, (citoyen européen né dans une petite ville des Ardennes françaises et poussé très tôt par un désir immaîtrisable de traverser et de casser les frontières), est le signe prémonitoire de l a chute survenue il y a peu du mur de Berlin, symbole de la connerie impérialiste des peuples, en Europe comme ailleurs.

                                A l'heure où l'Europe unifiée est une nécessité incontournable, -encore ne sommes-nous nullement illusionnés sur le réel pouvoir d'unicité qu'il représente-; les nationalismes les plus mesquins et anachroniques ressurgissent déjà un peu partout sur le dit territoire. A quand l'abolition des frontières de Aden à Rodez ?

                                Seuls les plus grands poètes peuvent nous donner réellement les moyens sensibles, physiques et mentaux d'élargir notre pouvoir de vivre. Les carcans les plus insupportables ne sont pas les frontières que les hommes dans leur parfaite et insondable bêtise, n'ont cesser d'ériger à travers l'histoire de l'humanité mais les barrières imaginaires que ceux-ci ne cessent de construire dans leur propres cerveaux. La notion de "liberté libre" inventée par Rimbaud en 1870 continue d'être pour nous in phare idéologique fondamental. La liberté comme l'amour mérite l'insistance syntaxique de redoublement d'un substantif en adjectif pour nous réveiller chaque matin un peu plus vite dans le grand sommeil mental ambiante, afin de tenter de le faire basculer chaque fois un peu plus de la somnolence à la créativité incessante et sans répis. Si l'œuvre de Rimbaud brille comme un phare scintillant de mille feux de la passion tendue dans le goût de l'extrême, ce sémaphore éblouissant est un déclic séculaire producteur de créativité et non pas un processus niaisement identificateur. Cette œuvre est un peu la maison de verre qui nous permet de voir mieux et plus loin à travers les choses et les êtres, jusqu'au -delà des astres ambiants à cette bonne vieille terre. Le goût de l'éternité doit passer par ces chemins initiateurs. Sans oublier qu'un phare ne sert jamais qu'à se guider dans l'atteinte d'un territoire et ne représente en aucun cas un but eu soi. Nous laisserons le goût de l'identification réductrice aux amateurs de fascinations mimétiques, essaim grouillant comme des insectes aveugles autour du veau d'or de l'idolâtrie. L'illumination révélatrice n'est pas à confondre avec l'éblouissement.

                                "L'exercice de la liberté passe par un moment extrême" disait Maurice Blanchot. C'est sur le fil tranchant comme une lame acérée, de ce goût de l'extrême que nous proposes dans la deuxième partie de cette performance la rencontre circonstancielle d'une œuvre de Bill Culbert, artiste anglais travaillant depuis près de 30 ans sur l'enjeu plastique de la lumière avec des extraits des "Illuminations" d'Arthur Rimbaud (qui ont été écrites partiellement à Londres). Bill Culbert est un poète de la lumière, ce dernier n'a pas choisi les mots pour toucher le soleil, mais l'héritage technique de la "Fée électricité". Un fil -      page2 >>

A celui qui disait "Je travaille à devenir poète" et qui a fini par y perdre sa vie; ce texte écrit très vite, pour tenter de sentir et comprendre plus fort.

Il est des penseurs qui traversent l'histoire avec une vitesse mentale foudroyante. Le passage de ces êtres laisse derrière eux des fissures immenses qui deviennent l'espace indéchiffré, inouï pour d'autres, d'agir et de vivre avec plus de percutance et d'impact, avec plus de justesse, en un mot avec plus d'exacte précision. Ces fusées énergétiques vous atteignent alors de plein fouet, en plein cœur; si vous savez les recevoir. Un flux dynamique finit par vous traverser de part en part non seulement la peau, le cœur et os jusqu'à vous percer le regard et la pupille. La pensée d'Arthur Rimbaud est de celle-là, très rare dans l'histoire de l'humanité, où notre planète après lui ne tourne plus exactement à la même vitesse. Rimbaud avec Sade et Artaud sont parmis les grands à savoir branché " d'une conscience suraigüe de notre époque.

Ose regarder le soleil en face amène les imbéciles à l'aveuglement mais les génies à la voyance et regarder le ciel, pour les êtres qui ont la noblesse humaine de se tenir toujours debout, vous conduit à l'état d'aspiration et non pas d'inspiration.

VOIR, FAIRE, APPRENDRE A VOIR sont certainement les enjeux spécifiques du travail de galeriste. Et c'est pourquoi le concept rimbaldien de "voyance" nous intéresse au plus haut point dans notre trajectoire existentielle comme professionnelle. Nous vivons une époque où le cynisme post-moderne est devenu l'idéologie culturelle dominante. Cette époque semble se caractériser principalement par deux choses : la médiocrité et l'inintelligence. La faculté et le goût de penser semble devenir aussi impossible pour beaucoup que les facultés généreuses de VOIR et d'AIMER.

                           "IL FAUT ÊTRE ABSOLUMENT MODERNE", ce mot de ribaud, cent ans après sa mort, résonne toujours de la même urgence et de la même stupéfiante actualité. Nous n'en avoir pas fini de l'inventivité dans la production des images et des signes de cette «vieille chose» : l'art », comme la nommait Barthes. Les grands artistes demeurent ces très rares êtres qui osent dévorer la vie avec un appétit monstrueux pouvant aller jusqu'à la cruauté. Cette exigence ne pardonne pas et mène inexorablement vers la mort, toujours plus près. -Les être dont je parle, n'ont rien à faire avec les abrutis d'aujourd'hui, épris d'esthéticaillerie cynique bon teint. Les artistes à l'inquiétude éthique passionnée continuent de penser que l'art peut être un vecteur subversif pour réinventer sans cesse non seulement l'univers complexe des émotions sublimes, ils pensent aussi qu'il y a dans la production des œuvres d'art peut-être le secret, la "clef d'amour" pour continue de construire le monde en mieux et persister à croire que non seulement "l'amour est à réinventer", mais aussi.. la notion même de démocratie.

                            Arthur Rimbaud a traversé avec fulgurance inimaginable qui tient de l'expérience des tréfonds de l'âme la fin-du XIXe siècle. Un siècle après, son principal héritage est peut-être -