andata.ritorno  laboratoire d'art contemporain



Isabelle Excoffier

Drapés, reflets et transparences

Vernissage jeudi 14 février dès 18h

Exposition du 14 février au 9 mars 2019
du mercredi au samedi de 14h à 18h

Finissage samedi 9 mars à 18h avec une lecture par l'acteur, metteur en scène et écrivain Armen Godel

Min_Kim_2018
Isabelle Excoffier, sans titre (détail), 2018, techniques mixtes

La chambre d’écho aux ombres d’ambre d’Isabelle Excoffier

« Personne n’a frappé à la porte, l’univers entier est entré dans la maison. »
Alain Jouffroy

Isabelle Excoffier travaille essentiellement les genres de la sculpture et du dessin. Visitant son atelier à plusieurs reprises, je lui ai suggéré pour cette exposition à Andata/Ritorno de cumuler les pratiques en question, challenge qu’elle a tenu et dont voici aujourd’hui le résultat avec ces personnages entre apparition et disparition mais dont l’entité serait de l’ordre de la recherche de la transparence et de la suspension du temps. N’oublions pas que le repentir en peinture, lui aussi est une recherche de transparence.

Le décor est planté, jamais une installation ne se sera emparée de l’espace d’Andata/Ritorno avec une forme aussi théâtrale. Installation qui métamorphose le lieu en en déjouant la perspective dans les dessins muraux et jouant de l’architectonie ambiante par la référence aux carreaux rejoués ici au sol par des éléments de tissus enduits de résine.

Le drapé, thème récurrent traversant l’histoire de l’art et notamment la peinture italienne, est présent ici avec en guise de structure porteuse des éléments de bois récupérés dans des repérages forestiers.

Est-ce la vie ou la mort qui rôde dans les sculptures d’Isabelle Excoffier ? Elles en sont la référence en tout cas, elles s’infiltrent et s’immiscent dans les plis et replis des drapés, elles cognent aux fenêtres dessinées sur papier kraft comme des fresques. Elles frappent aux portes ouvertes et fermées de cette chambre silencieuse et muette. Elles sont là dans la signifiance d’une présence absence. Elles rôdent, c’est le verbe qui leurs convient, comme si la mort vous appelait au téléphone pour vous signifier la chance d’être encore en vie. La mort est de genre féminin comme la vie. Cette vie qui vibre sur terre jusque dans les tremblements des feuilles des arbres dans le vent comme pour mesurer l’intensité de notre pouvoir de respiration à ressentir le monde et la beauté des choses. Il suffit d’entrouvrir les yeux parfois pour mieux voir, poser, mesurer justement la présence comme l’absence, le creux, le vide, comme la plénitude.

Je ne sais où se passe la scène de ces êtres saisis dans leur fantômalité. On dirait leur pensée ailleurs, leur regard perdu dans un rêve. Une femme s’en va, quelques songes absents nous appellent « de l’autre côté du miroir », hagards, entre le funambulisme et une réalité en devenir.

Face à l’installation d’Isabelle Excoffier, nous sommes en quelque sorte face à une forêt, une forêt sacrilège ou sanctifiée de signes. En fait, qu’est-ce qui nous porte, les émotions ou les ombres ? Les ombres nous portent comme si la stature physique était insuffisante,  à dessein les ombres bougent. Dans le jour elles sont le signe de la mobilité des astres. « Il n’y a pas d’ombre dans les grandes foules » disait mon ami Daniel Pommereulle. Ici, les ombres sont là comme un miroir à l’incidence du bonheur du jeu de la lumière qui vient et qui s’en va et c’est pour cela que ce phénomène est une représentation de la vie même. Même si cela doit passer par une grâce vénitienne et dans des canaux autres que cette ville, même.

Joseph Charles Farine
22 février 2019

Isabelleexcoffier2019
Isabelle Excoffier, vue partielle de l'installation de la première salle

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Isabelle Excoffier, vue partielle de l'installation de la première salle

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Isabelle Excoffier, vue partielle de l'installation de la première salle
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Isabelle Excoffier, vue partielle de l'installation de la première salle

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Isabelle Excoffier, vue partielle de l'installation de la première salle


IsabelleExcoffier2019
Lecture par Armen Godel, finissage de l'expostion, 9 mars 2019

IsabelleExcoffier2019
Lecture par Armen Godel, finissage de l'expostion, 9 mars 2019

IsabelleExcoffier2019
Lecture par Armen Godel, finissage de l'expostion, 9 mars 2019

Revue de presse
"Isabelle Excoffier propose ses «Drapés, transparences et reflets» chez Andata Ritorno", par Etienne Dumont, in Bilan, 20/02/2019
L'Art à Genève, rubrique sélection "Eros a choisi", 25/02/2019

Liens
www.isabelleexcoffier.ch
www.armengodel.ch

 






Andata.Ritorno bénéficie du soutien du Département de la culture de la Ville de Genève


 

 

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