andata . ritorno    laboratoire d'art contemporain 

Guillaume Bijl

  « SALON - LAVOIR »

L'artiste anversois transforme la galerie Andata . Ritorno en lavoir et pose une question: l'art doit-il être rentable pour survivre?

Au numéro 37 de la rue du Stand, il y avait une galerie (Andata . Ritorno). C’est maintenant un lavoir. Reconversion qui est fait une mise en scène due à l’artiste anversois Guillaume Bijl.

Tout y est jusqu’au moindre détail : neuf machines à laver à tambour, cinq séchoirs en nickel, une table à revêtement en formica et pieds tubulaires en chrome, des sièges moulés en fibre de verre. Une petite table basse avec des revues et des formulaires à remplir en cas de dérangement, un distributeur de lessive, un changeur de monnaie, une horloge, indispensable, des corbeilles à linge en plastique, seaux, balai, serpillière, des panneaux sur murs supportant des recommandation en lettres autocollants ou des  injonctions invitant (en italien) à ne pas trop faire de bruit le soir. L’aménagement type qui pourrait conduire au quiproquo.

A l’Art centre de Rotterdam, des acheteurs sont entrés pour se renseigner sur le modalités de vente de véhicules exposés. Le lieu d’exposition artistique avait été transformé en garage pour voitures d’occasion. A s’y méprendre. L’année dernière, à la Foire de l’art de Bâle, Guillaume Bijl avait reconverti le stand de la galerie media en magasin de luminaires. Humour grinçant qui poussait l’exemple jusqu’à démontrer qu’un salon des arts différait guère d’un salon des arts…ménagers.

Confusion, allusions mercantiles qui désignent le risque : l’art pourrait bien, tout à coup, n’être jugé que sur sa seule rentabilité. Autant dire, comme l’écrit Bijl, que  « vue le caractère non fonctionnel de l’art, vue le caractère dégradant des nouvelles tendances, la position anarchique de la plupart des artistes contemporains, (….) musées, centres culturels, galeries, pourrait être transformés en espaces propres à des buts plus pratiques »

Sa mise en garde attire l’attention sur la sorte d’hyperréalité qui guette nos réalités. Dénonciation qui confort Bijl dans ses préférences pour le factice (l’art), plutôt que d’avoir à s’accommoder de quelque chose qui de toute manière devient complètement fabriqué, mais lui est imposé.

Philippe Mathonnet

 

Guillaume Bijl

installation, andata . ritorno , Genève, 1985

Photographe : Jacques Berthet

  

 

Guillaume Bijl

installation, andata . ritorno , Genève, 1985

Photographe : Jacques Berthet

 

 

 

Guillaume Bijl

installation, andata . ritorno , Genève, 1985

Photographe : Jacques Berthet

 

 

 

Guillaume Bijl

installation, andata . ritorno , Genève, 1985

Photographe : Jacques Berthet

 

  

 

Guillaume Bijl

installation, Provincial Museum, Hasselt

 

 

 

Guillaume Bijl

installation, Palais des Beaux-arts, Brussels

 

 

Guillaume Bijl

installation, Frituur, Culturel centre, Berchem

 

 

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