andata . ritorno    laboratoire d'art contemporain

Flavio Paolucci

Je crois qu’il n’est pas possible de trahir le rapport entre l’homme et la nature, qui commence toujours par le jour et la nuit, par la mort et la vie, mais qui se renouvelle à chaque fois.

J’ai toujours eu besoin de recommencer à nouveau en remettant en question des émotions que je pouvais déjà avoir vécues, mais que je n’avais pas encore épuisées entièrement.

C’est à partir du moment ou je m’interroge sur la condition humaine, sur la condition de l’homme dans la société et dans le monde, c’est lorsque je reconnais la nécessité d’une libération et d’une remise en question, que l’art me permet de reconsidérer mon activité artistique.

La création comme fonction de vie ; grâce à cette activité j’essaye de retrouver ce qu’on pourrait nommer un mode de recherche dans la vie.

J’élabore quelque chose de très modeste, qui m’est propre, avec le papier et le bois, le bois des forêts qui m’entourent. J’éprouve un besoin profond de créer, aussi de manière manuelle, des « objets » qui sont les signes évocateurs d’autres « objets », de leur vie passée et de leur existence future.

La création comme fonction de la vie, intérieure et extérieure, comme un fil tangible de l’activité de l’homme, auquel je suis toujours lié.

Cette maturation est la preuve de l’intense plaisir que j’éprouve en travaillant avec mes mains.

Même si je ne connais pas tout, je parle des choses liées à ma vie intime.

Dans mes œuvres on remarque une usure de la surface, produite par les superpositions de papier, de couleur et de transparences passées. Ceci est le travail de mes mains, précis ou imprécis qu’il soit, c’est le travail propre à l’homme, aujourd’hui, hier, comme demain.

Pour trouver ce que l’on cherche il vaut mieux ne pas avoir d’idées fixes. Ainsi il ne faut jamais s’arrêter à l’idée initiale, car elle ne sera jamais l’idée définitive.

Ce processus, où tout est mouvement entre la mémoire et l’invention, entre la création et l’expérience, etc., est en péril chaque jour. Une chose en attire une autre, dans un mouvement sans fin, d’un présent déjà passé, d’un futur peut-être déjà vécu.

 

*  *  *

 

I do not think it is possible to betray the relationship between nature and man that ultimately stems from day and night, through life and death, but which is constantly renewed. I have always felt that I had to start afresh on every occasion calling into question emotions that I may have experienced in the past without having exploited them to the full.

It is only since I became aware of the nature of the human condition, the condition of man in society and in the world of the need for freedom and the need to question, that art enables me to reconsider my artistic activity.

Creation as a function of life, or rather discovering through my activity what might be expressed as a “habit” of searching throughout one’s life.

My activity is simple but satisfactory to me, working with paper and wood, the wood of the forests around me, reflecting a deep need to create with my own hands “objects” which almost always represent a future that already lies in the past.

Creation is a function of interior and external life, whilst maintaining a link with reality – like a tangible thread of human activities.

This maturity obtained over time is evidence of the great pleasure in this work achieved with my own hands.

All this is closely related to my innermost life, even though I cannot say I understand it all.

You will see a degree of surface wear in my works, due to the overlapping of paper and paint, and of aged transparencies; this is the work of my hands, which is the work of man today, tomorrow, and yesterday, both precise and indeterminate.

 

 

" Quadro " 1986 - carta, colore - 159 x 125cm

 

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