« AMIS A DESSEINS »

Marie-Dominique Kessler

C’est en regardant éperdument le monde que me vient le dessin.

Il est attention légère et soutenue, écoute des structures qui naissent de la croissance, du vieillissement, du déploiement, de la fragmentation, du mouvement, de l'élan de la vie. Il est questionnement de l’être au monde.

Le dessin devient alors une trace, une sente à suivre dans l’espace de la feuille, à travers la densité de l’encre, dans la tonalité de la couleur. Il devient écriture, signe encore libre, ouvert avant toute interprétation. 

 

C’est dans le quotidien, le simple, l’inattendu pour peu qu'on y prête attention que se donne le rythme du dessin. Possibilité de rester entre le connu et l’inconnu, dans cet espace où les choses apparaissent avant qu’elles soient nommées, où elles se donnent à sentir avant de se donner à dire.

 

La poésie et le dessin s’appellent l’un l’autre : écoute et exploration du rythme, de l’espace, de la couleur où ils rencontrent la musique. C’est du poème Veillées II des Illuminations de Rimbaud, dans la tonalité de ce poème qu’est née cette phrase musicale.

 

 

Veillées II

 

L’éclairage revient à l’arbre de bâtisse. Des deux extrémités de la salle, décors quelconques, des élévations harmoniques se joignent. La muraille en face du veilleur est une succession psychologique de coupes de frises, de bandes atmosphériques et d’accidences géologiques.

- Rêve intense et rapide de groupes sentimentaux avec des êtres de tous les caractères parmi toutes les apparences.

 

                                               Arthur Rimbaud, Illuminations

 

Phrase musicale I à VI, encre Sumi, encre de couleur et monotype sur papier japonais, chaque pièce 33,4 x 24,4 cm.

Crédit photographique : Fausto Pluchinotta

 

 

Phrase musicale XIII à XVII, encre Sumi, encre de couleur et monotype sur papier japonais, chaque pièce 33,4 x 24,4 cm.

Crédit photographique : Fausto Pluchinotta

 

 

Phrase musicale XX à XXIII, encre Sumi, encre de couleur et monotype sur papier japonais, chaque pièce 33,4 x 24,4 cm.

Crédit photographique : Fausto Pluchinotta

 

 

 

Phrase musicale IV, encre Sumi, encre de couleur et monotype sur papier japonais, 33,4 x 24,4 cm.

Crédit photographique : Fausto Pluchinotta

 

 

 

Phrase musicale XVI, encre Sumi, encre de couleur et monotype sur papier japonais, 33,4 x 24,4 cm.

Crédit photographique : Fausto Pluchinotta

 

 

 

Phrase musicale XII, encre Sumi, encre de couleur et monotype sur papier japonais, 33,4 x 24,4 cm.

Crédit photographique : Fausto Pluchinotta

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